Selon une rumeur écologique, la municipalité de Perpignan aurait décidé de déboulonner du centre-ville plusieurs bancs publics sur lesquels la “misère” avait pris pour habitude d’étancher sa soif…
Et, aussitôt, le délire médiatique s’est emparé de ce non-événement pour, de Lille à Biarritz et de Nantes à Strasbourg, en faire ses choux gras.
Alors, Perpignan, après Angoulême, à son tour au banc des accusés ?
“Lorsqu’un banc public génère des nuisances par toute une population qui vient gêner, perturber, qui ne respecte rien, on n’a pas d’autre solution que de le déplacer”, aurait déclaré devant une forêt de micros et de stylos ce matin Me Pierre Parrat, adjoint au maire UMP de Perpignan délégué à l’Urbanisme.
La polémique n’en finit plus d’enfler.
Ce midi, sur la blogosphère, il y avait plus d’articles consacrés à la disparition d’une dizaine de ces bancs publics à Perpignan qu’au chômage, qu’aux médecins en grève, qu’à la chute historique de l’Euro… et qu’à la poitrine de Nabila bien sûr !
Quelle époque épique…
Car après tout, n’en déplaise aux Ayatollah de la chlorophylle (expression empruntée à feu Jean Marti ancien maire de Cerbère) : “Les gens qui voient de travers/ pensent que les bancs verts/ sinon voit sur tes trottoirs/ sont faits pour les impotents ou les ventripotents/ mais c’est une absurdité/ car, à la vérité/ ils sont là, c’est notoire/ pour accueillir quelques temps les amours débutants (…)”.
Fallait-il pour autant faire un procès à l’auteur de ces quelques lignes (Georges Brassens) lorsqu’il les a chantées ?
À méditer.