(Communiqué)

 

 

 

L’association Port-Vendres et Port-vendrais* nous communique avec prière d’insérer :

 

Le 12 mai 2023, lors d’une audience publique de Référé, qui s’est tenue, au Tribunal Administratif (TA) de Montpellier, le Cabinet juridique qui représentait Hermeline Malherbe, présidente du Département des Pyrénées-Orientales et présidente du port départemental, a révélé que les travaux du quai des Tamarins, programmés pour le « printemps 2023 », étaient reportés, mais sans préciser les raisons et la durée de cette suspension peu antérieure au référé. Ce dernier, devenu ainsi sans urgence et sans objet, a été annulé par le juge.

Lors de cette audience, le président de l’association Port-Vendres et Port-vendrais** a peut-être apporté une explication. Il a révélé qu’une importante falsification sur les données archéologiques avait été découverte et que l’intervention du Procureur avait été sollicitée pour des irrégularités dans des écritures publiques. Celles-ci ont déjà entrainé de graves préjudices culturels, patrimoniaux et économiques au point qu’une enquête à haut niveau est devenue indispensable avant d’autoriser des travaux portuaires.

En effet, dans un mémoire en défense adressé au Tribunal Administratif et rendu public par son envoi aux associations sous la signature de Madame Malherbe, le Département et le Préfet ont justifié leur projet de destruction de l’anse des Tamarins en s’appuyant sur différents documents anonymes, non signés, voire outrageusement falsifiés.

C’est spécialement le cas pour un rapport d’expertise qui sert de référence aux autorités, dans leur mémoire, pour justifier leur projet en association avec un groupe fruitier international qui exploite le port. Ce rapport est attribué à Olivier Passarrius, le Chef de la Plateforme Archéologique Départementale qui regroupe des universitaires, chercheurs et membres de ministères dont ceux du DRASSM.

Les associations ont des doutes sur l’authenticité du rapport tellement les erreurs y sont multiples, grossières et les dates incohérentes. L’expert présumé tente de nier la responsabilité du Département et de l’Etat dans les destructions archéologiques de 2019, qui avaient déclenché des réactions du Procureur de Perpignan, Jean-Jacques Fagni parmi lesquelles une enquête qui, selon l’AFP du 15 septembre 2019 s’orientait vers une faute pénale pour « destruction d’un bien culturel ».

L’expert reconnait être entré sans autorisation sur le site pourtant mis sous scellés pour examiner l’extérieur du tas de 5 000 tonnes de gravats et de vestiges qu’il juge récents et liés à la création du port de commerce. Ce dernier a bien été contemporain de la démolition de la forteresse de Vauban, mais il date tout cela de 1949. Il se trompe de vingt ans. Il prétend que les débris du fort auraient servi pour construire le quai de la République, qui en réalité date du 19ème siècle, et qu’il confond avec le quai de la Presqu’île.

Quant au quai Dezoums, qu’il estime contemporain de la démolition du fort de Vauban, il se trompe grossièrement, car il n’a été construit que dans les années 1960/70 (source IGN) ; et son terre-plein sera mis en service en 1985 (source B. Bernadac 2023). En résumé, il n’est pas possible que l’expert, la présidente du port et tous les élus, maires et présidents de CCI, préfets et autres responsables ne sachent pas que le port de commerce date de 1930-33, et non de 1949.

Ce rapport d’une page est daté du 19 novembre 2019 et dans les jours qui suivront le Procureur sera muté à Bastia, curieuse coïncidence ! De plus aujourd’hui, on ne retrouve aucune trace du document dans les archives de l’enquête du Parquet qui conformément à la Loi ont été communiquées aux associations. Tout se passe comme si l’enquête du Parquet avait été concurrencée par une enquête d’initiative départementale, dont les résultats falsifiés servaient comme référence scientifique pour mener des opérations de « nettoyage archéologique » . Le meilleur exemple est le broyage du dépôt de gravats et de vestiges, une perte irréparable pour le patrimoine mondial.

Quant à l’anse des Tamarins, cette affaire d’utilisation de l’archéologie comme moyen politique, il s’agit plus que jamais de la défendre contre la vision à court terme d’intérêts privés, en se rappelant que le président de l’ARESMAR, Cyr Descamps, respecté et expert reconnu, y voyait l’une des zones les plus importantes de toute la Méditerranée, au plan historique et archéologique”.

 

*11, route de Banyuls-sur-Mer – 66660 Port-Vendres.
**Pr. Jean-Claude Bisconte de Saint-Julien , président.