La treizième étape du cycle de réunions publiques sur les retraites de la campagne d’action de La France Insoumise / NUPES faisait halte ce mardi soir 21 mars à Saint-Paul-de-Fenouillet. Le diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée a servi une fois de plus de fil conducteur à la réunion animée par Francis Daspe

 

Un développement particulier a été fait pour les retraités. « Quand on parle de la question des retraites, les grands absents en sont souvent les retraités. Cela peut apparaître comme paradoxal », indiquait-il en posant la question de savoir si les retraités sont des nantis, notamment en comparaison de ce qui attend les futurs retraités, dont le sort sera déterminé par les multiples réformes combattues depuis plusieurs décennies d’attaques contre la protection sociale ou les services publics.

-« Ceux qui cherchent à démanteler et à vandaliser le système de retraites par répartition s’évertuent à faire passer les actuels retraités pour des nantis, ceci dans le seul but d’imposer des dégradations d’envergure aux futurs retraités de demain, c’est-à-dire à ceux qui auront financé les pensions des prétendus nantis d’hier et d’aujourd’hui ! Ubuesque, c’est le moins que l’on puisse dire ! ».

Pour Francis Daspe, les retraités ne sont nullement des nantis ou des privilégiés. Ils bénéficient de droits conquis qui ne sauraient être assimilés à de quelconques avantages indus. « Bien au contraire, les retraités constituent de plus en plus une variable d’ajustement budgétaire », avançait-il en citant la gamme extrêmement variée des mesures qui concourent à raboter leurs conditions de vie : gel des pensions, augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) dès l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, reports de la revalorisation des pensions de base, revalorisations inférieures à l’inflation etc. Et ce d’autant plus que les retraités sont les plus touchés par l’inflation qui affecte les principaux postes de dépense des retraités, comme l’alimentation, le logement ou l’énergie.

Pour Francis Daspe, il existe une idée contre laquelle il faut absolument s’inscrire en faux. Celle qui tend à faire croire que l’argent des pensions de retraites serait une charge pour la collectivité. « D’un point de vue économique, les sommes versées pour les pensions des retraités ne sont en aucun de l’argent qui serait improductif, stérilisé, ou détourné de la machine économique. C’est même l’opposé, car cet argent en est grande partie réinjecté dans l’économie réelle par les retraités, pour eux-mêmes ou pour leurs proches ».

Pour avoir une vision globale de la situation, il est nécessaire de prendre en considération le rôle social des retraités. « Ils occupent un rôle essentiel dans l’animation de la vie associative, le bénévolat dans toutes ses dimensions ou les communes, notamment les plus petites, dans lesquelles ils s’investissement au sein des municipalités ». Un départ plus tardif, en plus mauvaise santé, avec des pensions diminuées aggravant la précarité, sera de nature à réduire drastiquement ce rôle de lien social trop souvent passé sous silence.

En réalité, ce ne sont pas les retraités qui seraient des nantis, mais les générations actuelles d’actifs qui subissent les affres de choix politiques visant à précariser, paupériser et appauvrir le plus grand nombre. « On assiste à une rupture civilisationnelle de grande ampleur. Jusqu’alors, les générations étaient portées par la conviction que leurs enfants vivraient mieux qu’eux. Désormais, elles sont en train d’intérioriser que leurs enfants devront faire face à des conditions de vie dégradées ».

 

Francis Daspe, délégué départemental de La France Insoumise (LFi), référent NUPES.