*(Par Claude Barate universitaire – député honoraire)
Suite à mon article du 6 juillet 2023, il m’a été demandé de préciser le principe d’assimilation…
-“La France est assimilationniste. Elle l’a montré tout au long de son histoire.
De la monarchie contre la féodalité, de la Révolution à l’Empire, puis à la République, une même démarche a été suivie pour unifier le pays et le rendre homogène.
Et jusqu’à ce que l’immigration de travail devienne une immigration importante de peuplement, l’osmose s’est parfaitement bien réalisée.
C’est cette politique d’assimilation qui a fait la France.
Elle a commencé quand les Celtes ont fusionné avec les Anatoliens, sur le territoire qui deviendra la Gaule. Il faut dire que la fusion était facile car les deux peuplades avaient les mêmes coutumes d’agriculteurs-éleveurs malgré les différences religieuses des druides celtes.
Elle s’est poursuivie sur le territoire de la Gaule après la conquête romaine lorsque les gaulois ont adopté la culture romaine, donnant naissance à la civilisation gallo-romaine.
Elle a été renforcée, lorsque l’Empire Romain est devenu chrétien, et, lorsque après l’an 500, la généralisation du christianisme a été étendue aux barbares conquérants, les francs.
Elle a été poursuivie par les Rois et la République. Elle est l’âme de la France.
Pourquoi, dans ces conditions, après avoir commis une faute à Alger en déclarant que la colonisation est un crime contre l’humanité, Emmanuel Macron a-t-il commis une nouvelle erreur en déclarant, fin 2020 dans L’Express
« Dans notre Code Civil, figure cette notion très problématique d’assimilation. Elle ne correspond plus à ce que nous voulons faire. »
(le code civil mentionne : « Nul ne peut être naturalisé, s’il ne justifie pas de son assimilation à la communauté française. » )
Fichtre ! Ecarter en deux phrases ce qui a fait l’unité de la France et sa spécificité depuis toujours, dénote une vision forte de ce que l’on veut faire.
Peut-être essaie-t-il de trouver un consensus mou ? L’identité nationale serait un multiculturalisme à la française, un rassemblement de diversités.
Je n’ai pas la réponse exacte pour identifier sa pensée profonde.
Ce que je vois, c’est que face à des événements qui devraient l’amener à changer de position, crise COVID, souveraineté énergétique de la France, émeutes de 2023, il hésite encore à réviser son point de vue.
L’idéologie dominante du monde occidental d’aujourd’hui, est basée sur les seuls droits individuels, comme si l’homme n’avait pas à considérer sa vie sociale, sa vie avec les autres, comme si la Nation ou l’Etat n’avait pas à s’immiscer dans sa vie privée, comme si les hommes n’avaient pas un destin commun.
On ne peut pas former une même communauté politique sans partager le même socle de principes fondamentaux.
C’est ce que ressent profondément le peuple français, qui confirme très largement et nettement son désir.
Déjà , en 2011, 80% des Français souhaitaient que les immigrés s’adaptent et se fondent dans la société française. En décembre 2012, 94% des Français interrogés, jugeaient indispensables que les étrangers qui viennent vivre en France, adoptent les habitudes de vie françaises.
Comment peut-il y avoir un si lourd décalage entre le premier de cordée et l’ensemble du peuple ?
Quelques-uns veulent, au plan français et européen, développer un modèle multi culturaliste qui consiste à donner à chacun le droit de vivre en conformité avec sa culture, sa religion, quitte à provoquer des chocs de civilisation.
Alors que le peuple réclame dans son ensemble, un système assimilationniste qui établit le principe d’égale dignité de tous, attribuant à chacun les mêmes droits, abstraction faite de sa différence, mais imposant à tous, des modes de vie commune et le partage d’une langue et d’une culture communes.
Les attentes de la Nation, à l’égard des immigrants sont toujours les mêmes, apprendre le français, langue officielle, respecter la culture, les valeurs du pays d’adoption, se conformer aux manières de vivre de la société dans laquelle ils ont, volontairement, décidé de vivre.
Sans cela, la Nation, qui se caractérise notamment par des traits culturels communs, n’a plus de raison d’être.
Par ailleurs, et contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, la politique d’assimilation n’a pas pour vocation d’écraser les races, puisqu’on ne peut assimiler que ce qui est égal.
Elle n’a pas pour objectif d’éliminer toutes les particularités et les identités différentes –la culture n’est pas la même chez les corses, les alsaciens, les bretons, les basques ou les catalans.. et pourtant tous sont français. Elle a pour simple objectif de développer les traits communs qui rendent la vie commune acceptable et permettent à chacun de s’intégrer pleinement dans l’objectif d’un destin national commun.
La neutralité de l’Etat ou la laïcité ne sont pas en cause.
Ce qui est en cause, c’est que la Nation doit dire haut et fort, certainement par voie de référendum, que les étrangers qui veulent vivre en France, doivent respecter les règles de vie concrètes des Français et qu’à ce titre, le port de vêtements islamiques, dans l’espace public, doit y être Interdit de même que toutes les mesures discriminatoires à l’égard des femmes.
Déjà le philosophe anglais, John Locke, précurseur du siècle des lumières, défendait la liberté de conscience, mais aussi le devoir de sévir contre ceux qui font d’un mode vestimentaire un message de distinction ou de rébellion contre l’autorité légitime. Sous ce qui paraît superficiel – la manière de prier, le port d’un couvre-chef- couve en réalité le feu de la sécession.
C’est en recréant de l’unité et de l’homogénéité au sein de la société, qu’on pourra lutter contre le séparatisme, et pas autrement !
Personne n’oblige les immigrants à vivre en France.
Personne ne les oblige à aimer la France, ses coutumes et sa culture, mais s’ils la détestent, qu’ils la quittent !
Pour ma part, j’aime ma patrie, comme j’aime le village qui m’a vu naître où j’ai joué avec les enfants de mon âge, où reposent mes parents et où sont mes racines. Et il est logique que je veuille défendre le pays, la culture et la civilisation que j’aime.
Claude Barate