Thierry Costa et Daniel Jacops

Quelques mois à peine après la disparition de Jean Jacops, à Villeneuve-de-la-Raho, son frère cadet, Daniel Jacops, “Dada” , 68 ans, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, à Perpignan (où il sera incinéré lundi 5 mars 2012 à 13h 45), après être revenu à Argelès-sur-Mer au début de l’hiver, se sachant prisonnier incurable de “la” maladie…

Pionnier dans les affaires sur la plage d’Argelès, alors que la station balnéaire s’éveillait à peine au tourisme international – son fils aîné, Olivier, reste d’ailleurs en famille avec son épouse Natacha à la tête des murs des plus belles enseignes commerciales du front-de-mer, Wantilan, Komodo, l’Austral… et les plus anciennes – Daniel était parti pour le Brésil bien avant que ce géant de la planète ne soit à la mode !

Tel un chercheur d’or, un coureur de trésors, passionné d’aventure et avec un coeur gros comme ça !, ce curieux de tout aurait traversé l’Atlantique à la nage rien que par soif d’exotisme, rien que pour porter un autre regard sur les voyages.

Il s’était calé une retraite de rêve, entre “NordEste” et Guyane, mais il appréciait aussi, l’été venu, signer un come-back sur la plage d’Argelès. Notamment au restaurant El Tchinga, sur le port, chez Michèle Lechevalier, sa première épouse. D’autres auraient traduit “un retour aux sources”.

Ces amis l’accueillaient toujours, encore et encore, au rythme des Copains d’abord, parce qu’avec lui, la moindre anecdote ramenée de son Brésil (presque) natal (tellement il aimait ce pays par-dessus tout… au point d’y avoir fondé une seconde famille avec Leira, Laia et Franck), prenait des allures de croisières, de pyramides de senteurs, de grand périple sur un air de samba.

Il y avait chez Daniel de la trempe de ces pirates-héros des Caraïbes, de ces personnalités solides et sensibles à la fois, capable de vous garantir des sensations fortes et un dépaysement juste en vous parlant, en vous tenant la grappe (mais ce n’était pas son genre, d’insister et d’ennuyer).

Le temps d’une conversation de comptoir, Chez Simon, ou en terrasse, il donnait – car il offrait toujours même s’il n’avait rien sur lui -l’occasion d’explorer des lieux insolites ou exotiques. Avec lui, c’était toujours l’occasion d’une belle rencontre. D’échanger. De composer. Il faisait danser les mots dans une débauche d’énergie et de rythme, exactement comme d’autres transpirent dans une démonstration de capoeira. Magique ! Surtout sous le soleil, qu’il adorait, tel un lézard.

Oui, c’est vraiment le dernier des aventuriers roussillonnais qui nous a quittés. Argelès a tourné l’une de ses plus belles p(l)ages…