Ce mercredi 25 juin, à 18h, salle de l’Ecoute du Port à Canet-plage, Michel Saut, adjoint au Maire, délégué aux Anciens Combattants, a invité Georges Sentis, Docteur en Histoire, à parler de l’histoire des forces de l’ordre (polices et Gendarmerie) de 1940 à 1944 dans les Pyrénées Orientales.

Tâche compliquée,  car, pendant des décennies, se sont affrontés réquisitoires dénonçant une attitude collaborationniste (la rafle des Juifs par les policiers parisiens le 16  juillet 1942) et récits hagiographiques mettant en valeur, par exemple, les sept gendarmes ayant reçu la Médaille des Justes d’Israël.

Or, comme en témoigne l’histoire de G. Hispa et R. Menusier, la réalité fut beaucoup plus complexe. Ces deux gardiens de la paix, résistants de Perpignan, furent arrêtés, fin mai 1944, avec une dizaine de leurs camarades suite à une enquête menée par la Police judiciaire de Montpellier. Condamnés à mort avec trois de leurs « complices », G. Hispa et R. Menusier furent fusillés le 11 juillet par des GMR.  Quant aux autres Résistants, ils s’évadèrent, le 16 août, avec la complicité de policiers montpelliérains.

Cette diversité dans l’attitude des forces de l’ordre est au centre de travaux historiques en cours. Malgré d’importants problèmes de sources (nombre d’actions clandestines n’ayant pas laissé de trace),  des études locales permettent de mettre en évidence la chronologie de l’engagement résistant des forces de l’ordre ainsi que ses spécificités régionales (l’adhésion aux filières de passage et aux réseaux de renseignement, particulièrement nombreux dans notre département).

En conclusion de cet état provisoire, de nos connaissances sur un sujet aussi controversé, Georges Sentis essayera de voir ce que de telles recherches historiques peuvent apporter à la Mémoire nationale. Peut-être des arguments à une réflexion sur les notions de légalité et de légitimité ?