(Vu sur la Toile)
Fin de vie: les députés français approuvent un article créant un droit à l’aide à mourir
(Article de RFI • Radio France Internationale)
RFi.- C’est une nouvelle étape dans l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie en France. Un texte aussi sensible qu’attendu. Après l’adoption du premier volet sur les soins palliatifs cette semaine, les députés se penchent depuis vendredi sur le 2e volet du texte, celui qui divise le plus. Les députés ont adopté l’article 2 qui instaure un droit à l’aide à mourir.
C’est une première victoire pour les partisans du texte. Les élus approuvent la possibilité pour une personne qui en exprime la demande d’avoir recourt à une substance létale, autrement dit de choisir de mourir. Mais derrière cette définition se cachait un débat intense qui aurait la responsabilité de donner la mort ?
La version adoptée en commission le 2 mai laissait le choix au patient, soit il s’administrait lui-même la substance, soit il demandait à un médecin. Mais une partie du corps médical s’y opposait. Plusieurs députés estimaient, eux aussi, qu’« il s’agissait d’un point de rupture de l’équilibre du texte ».
Le gouvernement a donc introduit un amendement. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, estimant que « l’aide à mourir demeure un acte personnel » et que « le dernier acte doit appartenir à l’individu ». En l’occurrence, l’auto-administration doit être la règle. L’amendement a été approuvé par 75 voix contre 41. Signe de l’extrême sensibilité du sujet, les partis n’ont pas donné de consigne de vote.
Les critères d’éligibilité en débat
Dans la soirée, l’hémicycle a commencé à discuter d’un autre article-clé, celui définissant les critères d’éligibilité à l’aide à mourir. Cinq critères cumulatifs sont prévus dans le texte issu de la commission : être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ; atteint d’une « affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale » ; cette dernière provoquant une « souffrance physique ou psychologique » réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.
L’examen du texte doit encore durer une semaine. Le vote final aura lieu le 27 mai. Quelque 1 774 amendements doivent encore être étudiés à partir de lundi.
(Source : RFi/ Radio France Internationale)