Le bureau du conseil général élu en octobre 1945 : autour du président Louis Noguères, les vice-présidents André Tourné et Jean Jacquet, derrière les secrétaires A. Gendre, L. Grégory et A. Miquel.

 

 

Il y a 80 ans, au printemps 1945, les élections municipales marquèrent un tournant dans la restauration de la légalité républicaine : les conseils municipaux provisoires issus, parfois, des Comités locaux de Libération, furent remplacés par des conseils municipaux élus au suffrage universel masculin et féminin (une première en France). De ce long cheminement qui dura plus d’un an et se termina par l’élection des députés à l’Assemblée constituante, Georges Sentis, Docteur de l’Université de Montpellier, n’évoquera que quelques aspects spécifiques au département des Pyrénées-Orientales tels :

. le conflit entre le Commissaire de la République de Montpellier et le Comité départemental de Libération pour la nomination du préfet au lendemain de la Libération ;

. les débuts difficiles de l’émancipation politique des femmes ;

. l’épuration économique avec la mise sous séquestre de la Société hydroélectrique du Roussillon sous la pression armée des travailleurs de l’entreprise, préambule à sa nationalisation ;

. l’affrontement « sanglant » au sein des Mouvements Unis de la Résistance entre deux socialises : Camille Fourquet, le président du CDL, et Louis Noguères, le député de Thuir. Plus qu’un conflit de personne, c’était un désaccord de fond sur la vision de ce que devait être la vie politique dans une France nouvelle ;

. la problématique garde de la frontière espagnole par des membres des Forces Françaises de l’Intérieur confrontés à la stratégie de Reconquista de España des guérilleros qui fut à l’origine de nombreux raids en Catalogne lors de l’opération du Val d’Aran en octobre 1944 ;

. l’effacement progressif des mouvements de résistance qui fit que, lors des élections cantonales et législative de l’automne 1945, il n’y eut que le PCF, la SFIO et du Parti radical qui présentèrent des listes de candidats. Elections marquées par le fait que le PCF devint le premier parti du département, avec près de 40% des suffrages, score unique au niveau national.

 

-Cette conférence, accompagnée de l’exposition de documents ayant appartenu à des membres de Comités de Libération – Charles Robert, Emile Dardenne, André Estève -, aura lieu le jeudi 22 mai, à 18H aux Archives départementales, 74 avenue Paul Alduy, à Perpignan.