« Ni fleurs, ni couronnes ». Sous ce titre, Christophe Euzet nous communique avec prière d’insérer :
–“Aujourd’hui, vendredi 27 juin 2025, le Conseil constitutionnel m’a déclaré inéligible pour une durée d’un an. Mon compte de campagne avait en effet été déposé avec cinq jours de retard l’été dernier, ce qui constitue aux yeux de la haute juridiction un manquement grave aux règles du droit électoral. Je voudrais ici en donner quelques explications et en tirer quelques enseignements
Pour les explications : Je suis déclaré inéligible pour une campagne électorale en juin dernier d’un montant de 3 100€, financée sur mes fonds propres, comprenant 1 400 € de comptable (obligatoire) et 1 000€ de réalisation des affiches officielles (indispensable), donc une « campagne électorale » à 700 € (non, non, il ne manque aucun zéro). Cela au terme d’une procédure qui ne permet ni de se défendre oralement devant la juridiction, sans appel possible, sans sursis. Je précise, à ceux qui pourraient se méprendre ou faire des comparaisons osées, que je n’ai pas attribué des marchés publics à des amis ou à des bureaux d’audit, que je n’ai pas été interpellé avec des sommes colossales d’argent sur moi, que je n’ai pas détourné des fonds publics, ni voyagé aux quatre coins du monde aux frais de la princesse. Mon mandataire financier a simplement déposé le dossier au courrier avec cinq jours de retard. Un dossier déposé le 11 septembre 2024 (au lieu du 6) qui a été traité par les instances en… décembre, soit près de six mois après son dépôt tardif.
Pour les enseignements : j’entends souvent parler d’une justice à deux vitesses. Si elle existe, je veux bien m’en faire le modeste témoin aujourd’hui. Imagine-t-on une seule seconde un grand de ce monde rendu inéligible pour un motif pareil ? Que dirait-on de moi si j’appelais à la mobilisation contre cette injustice manifeste ? Aux uns, les arcanes des procédures des tribunaux dans lesquels les responsabilités s’évaporent au fil du temps, aux autres la Justice impitoyable sûre de ses vérités. Aux uns, l’indignation collective et les manifestations de soutien, aux autres un courriel pour signifier la déclaration d’inéligibilité sans recours. Aux uns, les dates de jugement annoncées un an à l’avance, aux autres une décision qui tombe par e-mail sans aucune prise en compte des échéances électorales. Justice à deux vitesses qu’ils disaient…
Quoi qu’il en soit, je serai donc spectateur, mais spectateur attentif, de la prochaine élection municipale à Perpignan. À défaut de pouvoir affronter les concurrents en lice, j’espère que mon petit livre paru récemment (« il serait une fois Perpignan », aux presses littéraires) pourra en inspirer certains. J’ai beaucoup entendu parler de casting ces derniers temps. Pas beaucoup du scénario pour la ville et ses habitants. Quand on s’intéresse vraiment à leur devenir, on ne peut que le regretter. Mais je veux croire que tout ça va changer. Perpignan mérite un vrai débat de projets d’avenir pour la ville. Quant à moi, je reviendrai ; après mon année au piquet”.
Christophe Euzet