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“Une honte”, “un fiasco politique” : les oppositions dénoncent l’accord sur les droits de douane entre l’UE et les États-Unis
(Rédaction BFMTV)
BFMTV.- “Le plus grand accord jamais signé.” Donald Trump s’est amusé de commentaires dythirrambiques sur l’accord trouvé entre l’UE et les États-Unis sur les droits de douane hier dimanche 27 juillet.
Ce consensus prévoit notamment des droits de douane de 15% sur les exportations européennes en direction des États-Unis, contre 10% auparavant. Une annonce qui n’a pas reçu un accueil aussi unanime en Europe.
Une “capitulation” pour les insoumis
Les députés de la France insoumise et d’Après, Manuel Bompard et Éric Coquerel, ont notamment dénoncé un “accord de la honte” quand l’eurodéputé Antonhy Smith déplore une “capitulation”, regrettant notamment l’achat d’énergie américaine lié à l’accord.
Même constat pour Jean-Luc Mélenchon qui a estimé que “tout a été cédé à Trump”.“Droits de douane, obligation d’achat, taxe de 5% sur le PIB : le libéralisme, la concurrence libre et non faussée et autres règles du Traité de Lisbonne sont une mauvaise blague”, a-t-il dénoncé, en dressant “le choix de l’insoumission à l’Empire et le non-alignement” comme la “seule alternative possible”.
Un accord “inégal”, le contrat d’énergie dénoncé
Pour Dominique de Villepin, ce traité est “inégal”, le comparant à un “tribut”. L’ancien Premier ministre s’interroge : “Un accord d’investissement de 600 milliards de dollars à sens unique mais qui coûtera combien d’emplois à l’Europe?”
Il pointe également du doigt la “vente forcée de 750 milliards de dollars d’énergie” et son impact sur “la souveraineté énergétique européenne”.
Lors d’une conférence de présentation des contours de l’accord douanier, Donald Trump a expliqué que l’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis. Tous les détails de l’accord ne sont néanmoins pas encore exactement connus et devront être validés par les États membres de l’UE.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui a parlé d’un “bon accord”, a précisé que les deux puissances économiques ont décidé de lever tous leurs droits de douane sur certains de leurs produits, dont l’aéronautique.
Le Pen dénonce des “clauses asymétriques”
La députée (RN) Marine Le Pen a également attaqué un “fiasco politique, économique et moral”, dans un communiqué publié sur X.
L’élue d’extrême droite souligne que l’Union européenne a “obtenu de moins bonnes conditions que le Royaume-Uni” et déplore des “clauses asymétriques que jamais la France n’aurait acceptées”.
Rome et Berlin attendent les détails
“Nous avons ainsi pu préserver nos intérêts fondamentaux”, a salué, de son côté, le chancelier allemand Friedrich Merz. Ce dernier estime qu’il permet d’“éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques”.
Le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, estime que “l’accord entre l’UE et les Etats-Unis met un terme à une phase d’incertitude et évite une guerre commerciale”.
Au même titre que l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui a simplement commenté sur X “à clarifier donc”, Antonio Tajani a tempéré en assurant vouloir examiner “tous les détails”.
“Je considère positif qu’il y ait un accord mais tant que je ne vois pas les détails, je ne peux pas formuler un jugement meilleur”, a complété la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, lors d’une visite en Ethiopie.
“Je ne sais pas si on parler d’un accord. C’est tout simplement la volonté du président des États-Unis d’imposer au monde entier sa vision“, a déclaré Thierry Breton, sur le plateau de BFMTV.
(Source : BFMTV)