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Vague de démissions à LFI Maine-et-Loire : 25 militants claquent la porte
(Article de La rédaction • Angers Info)
Angers Info.- Un séisme politique secoue La France insoumise (LFI) en Maine-et-Loire. Vingt-cinq militants et animateurs de groupes d’action, principalement issus de l’agglomération angevine, mais aussi de Cholet et du Sud Loire, ont annoncé leur départ collectif du parti de Jean-Luc Mélenchon.
Dans une lettre adressée aux autres militants insoumis du département, qu’ Angers Info a pu consulter, ils dénoncent un « manque de démocratie interne » et la mainmise du Parti ouvrier indépendant (POI) sur l’organisation locale.
Une crise qui couvait depuis des mois
Ce n’est pas une surprise pour les observateurs de la politique locale. Depuis plusieurs mois, des tensions agitent LFI 49, avec des départs successifs et une contestation croissante contre le fonctionnement du mouvement. « Je ne me retrouve plus ni dans les méthodes, ni dans la stratégie de La France insoumise », confie une animatrice d’un groupe d’action d’Angers, signataire de la lettre.
Militante de longue date, elle avait participé aux trois campagnes présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, « un peu à reculons » en 2022, lassée par ce qu’elle qualifie de « culte du sauveur suprême, renforcé par l’arrivée du POI ».
Cette présence jugée trop influente au sein de LFI Maine-et-Loire aurait été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». La militante avait déjà pris ses distances lors de l’affaire Adrien Quatennens, condamne en 2022 pour violences conjugales.
Un mouvement verrouillé par le POI ?
Les démissionnaires accusent le POI, une organisation d’extrême gauche trotskyste, d’avoir progressivement pris le contrôle de LFI 49 avec la bienveillance de la direction nationale et de Jean-Luc Mélenchon, lui-même ancien membre de ce groupuscule.
Selon eux, les décisions sont concentrées entre les mains d’un cercle restreint, étouffant tout débat et toute initiative locale. « Nous sommes passés d’un mouvement citoyen à une organisation pyramidale et verrouillée », regrette un autre signataire.
Jean-Luc Mélenchon à Angers, un discours de mobilisation
Ironie du calendrier, Jean-Luc Mélenchon s’était déplacé à Angers le 5 février dernier, aux Greniers Saint-Jean, pour galvaniser ses soutiens. Devant un millier de sympathisants, il avait appelé à l’union et à la mobilisation en vue des prochaines échéances électorales. Mais en coulisses, la crise couvait déjà .
Une crise révélatrice de tensions nationales
Les turbulences de LFI en Maine-et-Loire résonnent avec des tensions plus larges au sein du mouvement à l’échelle nationale.
Plusieurs figures de LFI, dont Clémentine Autain et Alexis Corbière, ont pris leurs distances en créant l’Association pour une République écologique et solidaire (L’Après), marquant leur opposition à la stratégie actuelle du parti. Claire Schweitzer, conseillère municipale et régionale à Angers, a également rejoint ce courant dissident, dénonçant une « purge » au sein de LFI 49.
Quel avenir pour LFI en Maine-et-Loire ?
Ces départs massifs affaiblissent la dynamique locale de LFI et posent la question de l’avenir du mouvement dans le département. « Nous quittons LFI, mais nous ne renonçons pas à nos engagements politiques », affirment les signataires de la lettre.
Reste à savoir si ce mouvement de contestation trouvera un écho au sein d’autres fédérations locales, ou s’il annonce un déclin plus profond de la France insoumise en Maine-et-Loire.
(Source : Angers Info)