Finalement, en dépit des mauvaises conditions météorologiques, malgré la menace d’orages, entre deux averses, la manifestation des opposants au projet de construction du 3e quai, soutenu par le Département, a bien eu lieu… “Une manif’ pas si ratée que la pluie l’aurait voulu”, ironise l’un des participants.

Vers 10H, les appels à un report du rassemblement à une date ultérieure sont abandonnés avec l’arrivée des tout-premiers manifestants pris dans un déluge à Elne, Argelès-sur-Mer et au Boulou. Les organisateurs se rendent comme prévu aux Tamarins, sous la pluie, pour accueillir les journalistes éventuels. Entre temps, le maire de Port-Vendres avait été rassuré, prévenu comme les gendarmes de l’annulation du rassemblement…

Les journalistes débarquent : France 3 Pays Catalan, L’Indépendant, France Bleu Roussillon, l’AFP… ainsi que d’autres. Une poignée de politiques pointent le bout de leur nez : la 2e vice-présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, Agnès Langevine (EE-LV) et son très médiatique époux, Me Jean Codognès, Jérôme Pous, candidat malheureux de la NUPES (La France Insoumise) lors des dernières élections législatives sur la circonscription… en même temps, certainement plus attractif, dans le village voisin de Banyuls-sur-Mer, les Vendanges étaient en fête.

Vers 11H 15, une centaine de personnes battent le pavé, dans une ambiance bon enfant ; “une néo manif’ spontanée à mi-chemin entre la visite guidée et la cueillette de escargots”. Le maire de Port-Vendres et les gendarmes s’adaptent ; on ressort des pancartes et banderoles.

Pas de dockers en vue dans les parages, si ce n’est une présence télévisuelle par banderoles interposées et accrochées en haut d’un engin de levage, afin de rappeler leur désir d’un 3e quai : “L’avenir pour Port-Vendres passe par l’emploi de ses enfants”.

Les organisateurs de ce rassemblement mettent en scène une cérémonie symbolique : la mise à l’eau d’une gerbe sur un flotteur (récupérés bien entendu) pour honorer Vénus.

Le maire de Port-Vendres, vers 12H 45, reçoit Michel Rieu, au nom de l’association PVNE et Virginie Delaunay (FRENE’66), ainsi qu’une représentante des Tamarins.  Le Comité avait demandé au maire de Port-Vendres de servir d’intermédiaire pour une réunion d’échanges avec les manutentionnaires du CLTM dont trois sont élus municipaux…

Une manifestation annulée puis spontanément relancée, conviviale. Une expérience nouvelle qui aura sans aucun doute des prolongements.

A suivre.

 

 

Réplique adressée à Mme la présidente du Conseil Départemental et ex-sénatrice des P-O, Hermeline Malherbe (PS) …

(Remis par les organisateurs du rassemblement – associations locales et départementales de défense de l’environnement et de riverains -, aux médias lors de la conférence de presse de ce samedi 8 octobre 2022)

-“En réponse aux propos de Madame Malherbe parus dans le journal L’Indépendant daté du 7 octobre 2022…

 

Le 3e quai « Hors la loi » …

L’Indépendant daté du vendredi 7 octobre 2022 citant la présidente Hermeline Malherbe explique  que le fameux quai répondrait à une exigence d’adaptation à l’augmentation de la taille des bateaux. C’est totalement faux.

  • Le texte du projet soumis à enquête publique en 2017, reconduit par le préfet en mars 2022 indique que la longueur maximale des navires reste fixée à 155 mètres. Cette contrainte est imposée par la conformation du port indépendamment des longueurs de quais. Ce document est signé de la présidente Malherbe. L’arrêté du Préfet reprend les mêmes caractéristiques da la rédaction du Département.

 

  • Les nouveaux navires de la Compagnie Fruitière longs de 163 mètres sont donc « hors-gabarit » – et ne respectent pas le règle de sécurité fixée par la présidente et l’arrêté  préfectoral du 2 août 2017 -, bénéficient d’un passe-droit mais à quel titre ?

 

  • Selon la présidente le 3e quai serait plus long que les deux actuels. C’est faux, le quai de 170 mètres ne pourrait recevoir que des bateaux de 160 mètres si on garde un peu d’espace pour l’amarrage. Or le quai de la douane est long de 310 mètres tandis que celui de la presqu’île en fait 200 extensible a peu de frais à 260 mètres.

 

  • Depuis vingt ans d’occupation quasi exclusive du port de commerce par la Compagnie Fruitière il n’y a plus qu’un bateau par semaine qui utilise le port à raison de quarante-huit heures, soit un taux d’occupation de 15 %. Ce qui est très loin des critères économiques rejustifiant un investissement de quarante-deux millions. C’est déjà ce qu’avait dit le Cabinet Erenst Young à propos de quai qu’il jugeait inutile.

Le projet maintenu vingt ans par le Département ne répond pas à un intérêt public, mais semble sous une emprise privée incontrôlable qui mérite à court terme des explications préfectorales.

Le préfet ne peut engager la responsabilité de l’Etat en s’associant à un projet irréalisable et illégal qui laisse croire aux manutentionnaires que le quai ferait naître de nouveaux emplois grâce l’ouverture du port à des plus grands navires. C’est une tromperie pouvant déboucher sur des tensions aux conséquences imprévisibles”.