(Communiqué)
-“Vérité historique, justice républicaine et reconnaissance pleine de la citoyenneté française des harkis…
Le Collectif Citoyenneté Française et le Haut Conseil de la Citoyenneté Réparatrice (HCCR) tiennent à exprimer, avec gravité et détermination, leur position commune face à l’accumulation d’événements et de révélations touchant à la mémoire et à la reconnaissance des harkis et de leurs familles.
1. Rivesaltes : la vérité ne peut plus être ensevelie
L’affaire du cimetière du camp de Rivesaltes, dont les tombes ont été déplacées sans avis ni respect des familles concernées, a choqué l’opinion publique. Ces révélations, suivies de plaintes pour recel de cadavres et d’une procédure en référé contre la ministre déléguée Patricia Mirallès, mettent en lumière une série de manquements graves.
La ministre, bien que directement informée de la possible existence de meurtres dans le camp en 1962-1965 (selon les propos de son propre conseiller), n’a pas encore saisi la justice conformément à l’article 40 du Code de procédure pénale. Cette inaction questionne profondément l’engagement de l’État envers les familles victimes.
2. Un droit incontestable, une parole encore incomplète
Les fondements juridiques de la citoyenneté des harkis sont établis :
-Ordonnance du 21 juillet 1962 : reconnaissance de la nationalité française pour les anciens combattants harkis.
-Loi du 23 février 2022 : reconnaissance des préjudices subis.
-Décision du Conseil constitutionnel du 16 mai 2025 : égalité pleine des droits.
-Arrêt de la CEDH du 4 avril 2025 : obligation de réparation morale et symbolique.
-Proposition de loi n°1330 : vers une reconnaissance explicite du statut de citoyens français dans les discours et documents publics.
Et pourtant, dans les discours institutionnels, le mot “citoyen français” est toujours absent pour désigner les harkis et leurs descendants.
3. La jeunesse attend des mots clairs
Aujourd’hui, une nouvelle génération porte haut les valeurs de la République. Elle n’attend pas des hommages silencieux ou des commémorations édulcorées, mais des mots justes, clairs et républicains. Elle demande que l’on dise, enfin : les harkis étaient, sont et doivent être considérés comme des citoyens français à part entière.
4. Notre position
Face à l’actualité, le Collectif Citoyenneté Française et le HCCR :
-Apportent leur soutien aux familles plaignantes dans l’affaire de Rivesaltes ;
-Réaffirment la nécessité d’une parole d’État explicite sur la citoyenneté des harkis ;
-Soutiennent la proposition de loi n°1330 ;
-Réclament que le mot “citoyen” devienne un élément de langage officiel dans toutes les politiques mémorielles et réparatrices concernant les harkis.
Conclusion
La République se construit aussi par les mots. Ne pas dire “citoyen”, c’est refuser encore une part de reconnaissance. Nous appelons l’État à réparer aussi par le langage, avec courage, clarté et respect”.
Fait à Paris, le 17 juin 2025
Le Collectif Citoyenneté Française
Le Haut Conseil de la Citoyenneté Réparatrice (HCCR)