Signature de la convention entre le propriétaire, à savoir l’entreprise Vaills et le Syndicat du Tech, présidé par Alexandre Puignau (au centre sur la photo), par ailleurs maire de Les Cluses, pour la restauration multi-usage d’une ancienne gravière.

 

Beaucoup en parlaient, certains le jalousent : le Syndicat du Tech* de manière très concrète avance sur un projet qui complète les actions menées par la structure, face à la période de sècheresse historique que notre département des Pyrénées-Orientales subit depuis maintenant deux ans !

 

 

Contacté par téléphone hier, Alexandre Puignau, président dudit Syndicat, précise que « l’objectif de ce projet est vertueux, avec une approche qui intègre tout le champ du possible du site : stockage, zone humide, expansion des crues, biodiversité, réalimentation des nappes, pastoralisme… Nous n’attendons plus que les autorisations administratives des services compétents pour lancer l’expérimentation ; c’est le seul frein qu’il reste à lever, et je sais pouvoir compter sur l’oreille plus qu’attentive de Monsieur le préfet Thierry Bonnier, mais il faut aller vite ».

C’est là une démarche initiée depuis 2017. Les projets de stockages ont été inscrits dans le marbre par des mesures officielles dans le SAGE, réalisé à l’initiative donc du Syndicat du Tech, tout autant que la priorisation de la restauration des zones humides. Plusieurs études, en 2019 et 2020, ont identifié comme stratégique cette zone dite « des Baixos », située sur le territoire de la commune de Villelongue-dels-Monts.

“L’Etat a participé à tous les comités de pilotage de ces études, donc je ne vois pas ce qui pourrait empêcher notre territoire d’expérimenter le remplissage de cette zone”, poursuit Alexandre Puignau. “Je remercie les propriétaires de ces quarante hectares pour leur engagement à nos cotés”.

A court ou à moyen terme, ce projet répondra aux attentes des agriculteurs, des associations d’irrigants, certifie encore le président du Syndicaqt du Tech : “L’urgence reste d’expérimenter cette zone pour du stockage, de restaurer la zone humide et, selon les résultats de ces essais, de changer notre fusil d’épaule si nécessaire afin d’optimiser le remplissage par expansion de crue… Mais il n’aura échappé à personne que, depuis deux ans, il ne pleut pas sur le sol roussillonnais”.

En tout cas, poursuit Alexandre Puignau, “personne ne pourra nous reprocher de ne pas agir et même si nous changeons de braquet, ce projet complète :

– la mise en place du plan de gestion de la ressource en eau engagé en 2013, avec les réductions de prélèvements que nous connaissons même si ce n’est pas suffisant;

– l’efficacité éprouvée du comité de gestion d’étiage, et le travail remarquable des irrigants qui nous a permis d’atténuer les arrêtés préfectoraux sur notre vallée du Tech;

– le volet pédagogique « chaque goutte compte, chaque geste aussi » campagne que nous avons engagée en mai 2023 avant la saison dernière sur la sobriété et le changement de pratiques plus tournée vers nos habitants et visiteurs et que je proposerai au comité syndical de renouveler en 2024;

– les 100 000€ budgétisés pour équiper les canaux afin d’améliorer la connaissance de la ressource, le cahier des charges de consultation des entreprises est finalisé;

…et je pourrais rajouter les actions hors du champ d’action du syndicat, comme les investissements menées par Antoine Parra** et la communauté des communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris, ainsi que les très bons résultats qu’ils ont sur les rendements de l’AEP, etc.”.

Sans oublier l’étude Eau’rizon 2070, engagée en partenariat avec les structures d’autres bassins des P-O, depuis 2022, et qui permettra à tous les acteurs du territoire – depuis les associations environnementales jusqu’au monde de l’Agriculture, en passant par les acteurs du Bâtiment et du Tourisme, les élus bien sûr -, de participer aux orientations et trajectoires que doit prendre le territoire départemental pour répondre aux enjeux du changement climatique.

“Je les invite à se mobiliser dès le 13 mars, pour le lancement des tables rondes”, a souligné Alexandre Puignau lors de cet entretien, avant de conclure : “Pour finir, je ne peux que me féliciter de constater que notre action porte ses fruits, modestement certes, avec nos moyens du bord, puisque j’ai pu constater avec d’autres que le sénateur Jean Sol avait repris cette semaine au Sénat, dans sa question au ministre Christophe Béchu***, mes éléments de langage, avec la nécessité d’un plan Marshall (comme indiqué dans mon interview accordé à un média local et paru le 29 janvier dernier). Je suis rassuré, nous attendons avec impatience les actions concrètes qu’il compte porter pour nous permettre de transformer l’essai, pour reprendre un jargon qu’il connait bien !”.

 

*Le Syndicat du Tech est une structure publique de gestion de l’eau et des milieux aquatiques qui agit sur un périmètre cohérent de la source à la mer Méditerranée pour le fleuve Le Tech, ses affluents et les rivières côtieres des Albères et de la Côte Vermeille. Entretien et restauration de cours d’eau et zones humides, gestion des sècheresses, adaptation au changement climatique, prévention des inondations, qualité de l’eau, biodiversité sont autant d’enjeux que le Syndicat du Tech prend en main.

**Antoine Parra, maire d’Argelès-sur-Mer, président de la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris (CC-ACVI)

***Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France (NDLR. Secrétaire Général du parti Horizons depuis le 9 octobre 2021 – parti créé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe).