Dans le village de Villelongis (à peine une centaine d’habitants), près de Châteauroux dans le département de l’Indre, des dizaines de milliers de festivaliers se rassemblent pour le retour du Teknival, malgré l’interdiction préfectorale. En effet, depuis jeudi, jour de l’Ascension, 30 000 à 40 000 personnes sont réunies pour participer à cette grande messe annuelle de la musique techno, non autorisée rappelons-le

 

En effet, cette édition 2023 du Teknival a lieu – sur une parcelle de soixante-dix hectares d’un domaine privé au lieu-dit du Fouillereau, sans l’autorisation de son propriétaire -, malgré l’interdiction de sa tenue par deux arrêtés pris mercredi, en amont de son dévoilement, par les six préfectures du Centre-Val de Loire, interdisant « l’installation illégale de tout rassemblement temporaire festif à caractère musical », jusqu’à lundi 22 mai à 15H.

Depuis, quotidiennement, on assiste à la légalisation par les pouvoirs publics de cet événement illégal, car totalement interdit. Vous avez dit “absurde” ? Pour le moins !

Mieux encore : l’Etat qui se couche devant la difficulté, via des autorisations préfectorales – et la présence in situ d’associations politico-humanitaires toujours prêtes à se montrer pourvu qu’on parle d’elles -, a dépêché sur les lieux : médecins-urgentistes, auxiliaires de santé et véhicules de secours, SAMU, hélicoptère, gendarmes (pour assurer la sécurité des participants)… on livre même des tonnes de palettes de bouteilles d’eau minérale pour ces pauvres soiffeurs-teufeurs. Pire : des responsables de la Protection Civile, en uniforme of course, se pavanent au milieu des danseurs pour décrypter devant les caméras de télévision “une ambiance des plus conviviales”… formidable !

Manque plus que le wifi offert par l’Elysée – Matignon… et les macarons de la Maison Ladurée.

Et, pendant ce temps, en attendant : dans les hôpitaux en ville, dans une ruralité transformée en déserts médicaux, on ferme des services d’Urgence, la population manque de médecins, généralistes et spécialistes, de places dans les hôpitaux, de forces de l’ordre, etc.-etc. On nous répond : “Manque de moyens”.

Bref, depuis des mois, des années parfois dans certains endroits du pays, il manque (presque) tout ce que ces 30 000 teufeurs se dodelinant au nez et à la barbe de tous les interdits, ont obtenu en une seule demi-journée. Tant mieux pour eux, tant pis pour nous, ces “veaux français” si bien décrits en son temps par le Grand Charles*, vraiment avant-gardiste, ou plutôt si visionnaire… Ce pays, la France, marche vraiment sur la tête.

 

L.M.

*”Les Français sont des veaux. Les veaux sont faits pour être bouffés. Je ne veux pas rester à la tête des veaux. Je me retire !” (Charles de Gaulle, au début de juin 1940, à l’hôtel Connaught de Londres). Une citation que le Grand Charles (il mesurait 1,96 m) a souvent employé quand il voyait les Français ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer.