Joffrey Aragon est à la tête de plusieurs belles affaires – dont Le Solazo, La Fine Mousse et, avec son frère Damien, La Terrasse – situées dans le centre plage (au rond-point de l’Arrivée) de la station balnéaire d’Argelès-sur-Mer… Comme de nombreux patrons, désormais il défourne aussi !

…régulièrement, fréquemment, comme ici au restaurant & pizzeria Le Solazo, il est obligé de mettre la main à la pâte pour alimenter le bon fonctionnement de ses établissements… tout en s’appuyant sur un personnel saisonnier des plus professionnel et particulièrement vaillant, il est important de le rappeler et de le souligner !

 

Joffrey Aragon est une très sympathique figure dans le casting estival d’Argelès-plage, où il vit d’ailleurs à l’année. Vous l’avez compris, localement, ce chef d’entreprise des plus estimés est un personnage incontournable, d’autant plus et d’autant mieux qu’il fait partie de la nouvelle génération de la côte catalane aux commandes d’affaires remarquables

 

Joffrey Aragon vibre pour Argelès-plage, il en connaît tous les lieux et tous les gens qu’il faut connaître, c’est un ambassadeur idéal, et des plus conviviaux, pour tirer la station balnéaire vers le haut. Quotidiennement, il se rend chez ses confrères, en ami ou en client, pour, comme on dit, humer l’air du temps. Passionné par sa profession, ses métiers, il s’intéresse à tout, à tous, et il a beaucoup d’idées, lui. Il est d’ailleurs un baromètre idéal pour afficher la température estivale.

Malheureusement, cette année, son temps est devenu précieux plus que jamais. A un point tel qu’il a dû raboter quelque peu – et c’est là un euphémisme – ses tournées journalières chez les collègues cafetiers et restaurateurs, toujours dans le seul souci de prendre des nouvelles sur le fonctionnement économique de la saison, à cause de la pénurie de personnels qui touche notamment tous les métiers de l’industrie hôtelière, et pas que !…

Un jour en cuisine, un autre devant le four à pizzas… il faut bien palier à certaines absences. Entre boulage, abaisse et pâtons, il (se) confie : “Je n’ai pas le choix, c’est comme ça ! Ou alors quoi, je ferme la boutique ?…”. Il parle de son nouveau “job d’été” avec un humour décapant. En fait, cela n’est pas si nouveau que ça pour lui, car Joffrey Aragon n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Il a vraiment commencé la profession de restaurateur dans l’apprentissage des métiers de bases : en salle, au comptoir, en terrasse et, naturellement, évidemment, les cuisines ! C’est donc réellement pour lui une activité professionnelle qui n’a aucun secret. Et qu’il accomplit avec grande passion.

Actuellement, sur la seule station balnéaire d’Argelès-sur-Mer, on estime à une vingtaine d’établissements – c’est hé-naur-me ! – les commerces qui ont dû modifier l’emploi du temps de leurs salariés, revoir les congés, les salaires, les horaires d’ouverture… Certains patrons n’arrivant pas à joindre les deux bouts, face à un casse-tête chinois insoluble, ont carrément décidé de fermer leur établissement un à deux jours par semaine, alors que nous sommes sur le calendrier aux portes de la haute saison estivale, en attendant que l’orage passe ! Du jamais vu. Du jamais connu, ici en tout cas.

Un autre restaurateur nous confie qu’il loue – à sa charge – des appartements à l’année pour héberger tous ses saisonniers, tout en leur donnant plus que le “SMIC Mélenchoniste”* ; un autre qu’il paie un Uber pour que son cuistot puisse rentrer à domicile en famille à Perpignan ; un troisième nous certifie qu’il a dû négocier avec certains employés des horaires impensables pour un établissement saisonnier… Etc.-etc. La crise est (bien) là.

“Les Français ne veulent plus travailler !”, osent un professionnel du tourisme du littoral, tout en s’inquiétant d’une situation ubuesque et pathétique, “intenable car ingérable à long terme”.

C’est tellement vrai que dans certains restaurants le personnel saisonnier est désormais majoritairement étranger : des Africains et des Péruviens essentiellement, ainsi que des Colombiens, des Equatoriens… et même des Russes et des Ukrainiens (côte à côte et pas face à face). La géopolitique fait sa cuisine dans les restaurants d’Argelès-plage, force est de constater que la sauce catalane prend !

 

L.M.

 

*Du nom du Premier Ministre virtuel, Jean-Luc Mélenchon (NUPES/ LFi), qui prône un SMIC à 1 500€ net mensuel.