Les agriculteurs catalans n’ont pas apprécié, mais pas du tout, le manque de solidarité “issu d’un corporatisme imbécile” (lu sur les réseaux sociaux) de la part du syndicat patronal des restaurateurs au sein l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière (l’UMIH) lequel, concédons-le, a fait part de certaines boulettes dans sa communication, en tout cas, résumerons-nous, dans sa façon de voir les choses, que ce soit sur le marché de Rungis (département du Val-de-Marne/ région parisienne) ou, pour ce qui nous concerne, sur le sol roussillonnais

 

-“…Les entreprises, déjà fragilisées, subissent une pression accrue, notamment les acteurs du tourisme de montagne. Les blocages associés aux conditions climatiques défavorables ont entraîné la perte de clients et la fermeture de certaines pistes, accentuant les difficultés économiques…”.

Tel est, entr’autre, l’extrait d’un communiqué signé du très jeune président de l’UMIH66, Brice Sannac, hôtelier-restaurateur à Banyuls-sur-Mer, qui aurait contribué à mettre le feu aux poudres et que nous avons publié dans ces mêmes colonnes le 1er février dernier.

Il est vrai que ce n’est pas trop diplomatique, voire injuste, de reprocher à nos agriculteurs la situation économique (et surtout climatique) qui touche actuellement nos stations de ski, notamment.

Plutôt que de dresser les uns contre les autres, et vice-versa, il serait plus constructif de mener une grande réflexion sur un nouveau tourisme, exaltant et innovant, plus imaginatif en tout cas, dans nos montagnes de Cerdagne-Capcir, comme cela se fait ailleurs en France, dans les Alpes et le Massif Central, par exemples.

Ceci dit, ou plutôt écvrit ici en l’occurrence, connaissant bien Brice Sannac, son professionnalisme – issu d’une famille d’hôteliers qui s’étire sur cinq générations en côte Vermeille et donc fruit d’une expérience remarquable et incontestable – ses engagements pour la défense à sa table des productions locales, dites “de proximité”, il ne peut s’agir là que d’un malentendu, voire d’une maladresse, mais en aucun cas d’une quelconque critique à l’égard d’un secteur d’activité, l’Agriculture, qu’il connait bien, et même très bien, qu’il apprécie et qu’il respecte… et dont il sait surtout qu’il est indissociable du secteur du Tourisme.

Par ailleurs, l’Agriculture et le Tourisme étant intimement, économiquement et socialement liés, forcément dans la grave crise que traverse le département des P-O – et selon des experts haut-placés nous n’en serions qu’au commencement – dûe à la sècheresse historique, les deux secteurs auront dans un très proche futur, à prendre des décisions “main dans la main”, mais qui ne seront pas toujours dans un intérêt commun.

Ce sera là le prix de la solidarité à payer des uns pour aider les autres, en prenant bien en compte(s) que l’opinion publique, au sein de la population des P-O, penche plutôt du côté des agriculteurs.

Il serait d’ailleurs grand temps que nos élus catalano-catalans, de tous bords politiques, s’en aperçoivent et sortent de leur cynique-clientélisme-à-deux-balles dès la première rue à droite (ou à gauche), afin d’éviter d’aller dans le mur (ou de nous précipiter dans un gouffre écolo-financier).

 

L.M.