– “Pour gagner et c’est possible, nous devons élargir le périmètre du rassemblement, donc de ceux qui peuvent et veulent agir, construire et voter avec nous pour un changement radical et de gauche. Bien sûr le projet doit tourner le dos à tout ce qui s’est fait jusqu’à présent par les gouvernements précédents et actuels, de gauche ou de droite. Il ne pourra non plus être incarné à une présidentielle par une ou un candidat ayant été associé, un tant soit peu, à la politique gouvernementale. Bien évidemment cela n’exclu personne pour le soutien, le militantisme ou le porte-parolat, mais pour une représentation majeure, c’est autre chose. En revanche la victoire et le large rassemblement ne peut se faire qu’avec une candidature (fusse-t-elle celle de Jean Luc Mélenchon) réellement proposée et non imposée, comme c’est le cas aujourd’hui. En effet cette démarche là , décrédibilise le discours sur l’intervention citoyenne et celui sur  « une fois élu je convoquerai une constituante et après je rentre chez moi » portés par Jean Luc Mélenchon. Pas de culte de la personnalité, pas de sauveur suprême, « malheur aux peuples qui ont besoin de héros » disait Brecht. Voyons bien ce qu’il s’est passé ailleurs avec Tsypras et Iglesias notamment, le véritable culte voué à ces hommes pour méritants qu’ils soient a failli tourner à la catastrophe.
Alors oui on peut gagner, en rassemblant toute la gauche de transformation sociale et environnementale qui rejette les solutions réactionnaires, libérales et autoritaires de l’extrême droite, de la droite mais aussi du PS. Cette gauche, notre gauche, peut gagner ces élections présidentielle et législatives, c’est indispensable pour qui veut imposer une autre politique. Cet objectif atteint pourrait immédiatement et durablement transformer la vie d’une masse de personnes et de foyers qui en ont un besoin immédiat et qui deviendraient d’autant plus disponibles pour inventer et imposer des changements encore plus profonds. Cette ambition ne vaut-elle pas la peine que chacun renonce à ses propres ambitions? Pour y arriver ne faut-il pas que le NPA, LO, Mélenchon acceptent que leurs candidatures soient réellement proposées et non imposées par eux ou leur parti? Ne faut-il pas commencer par un projet transformateur pour 2017, que de LO aux vrais frondeurs socialistes en passant par les communistes et les écologistes nous partagerions? Ne faut-il pas tenter d’inventer un système de désignation collective, émanant de celles et ceux qui partagent le même projet politique? Il est vrai que jusqu’à présent, certains, comme Jean Luc Mélenchon, Pierre Laurent, André Chassaigne… (il y en a d’autres sous d’autres formes), ont maintenu le flambeau de la « résistance » à ces politiques libérales. De ce point de vue pourquoi ne pas reconnaître le rôle de Jean Luc Mélenchon et même si pour une part c’est dû à ses propres qualités, il faut le dire aussi c’est en grande partie grâce à sa désignation notamment par les communistes comme candidat et au travail que ces derniers ont effectué pour la campagne de la présidentielle en 2011 et 2012. Même si son charisme est indéniable, il ne serait pas honteux que Jean Luc Mélenchon laisse à d’autres, peut-être mieux placés aujourd’hui (s’ils existent, souhaitent y aller et sont choisis), le soin d’assumer comme candidate ou candidat le leadership de ce combat. A tout le moins il devrait accepter que sa candidature soit confrontée à d’autres porteurs du même projet. Ne serait-ce pas cela le vrai altruisme, si réellement la cause compte plus que le bonhomme ? Cette démarche montrerait à ceux que nous devons conquérir pour gagner, que, du premier au dernier, nous sommes vraiment différents et nous voulons faire de la politique autrement”.
Nicolas GARCIA.