A la recherche de mon histoire au Château Royal de Collioure. Mes souvenirs étaient très flous, j’ai voulu en savoir plus sur mon histoire,

 

Comme beaucoup d’entre nous, nous sommes arrivés d’Algérie sur les quais de Port-Vendres en 1962. Dans l’urgence, nous avons été installés au stade municipal, sous des tentes.

En prévision d’un hiver très rude – des pêcheurs et famille avec enfants en bas âge -, ont été « accueillis » dans quelques salles du Château Royal à Collioure, emménagées dans l’urgence (Lequel à l’époque s’appelait “Château des Templiers”)… en attendant d’être logés au hangar Bassères, ou aux HLM de la gare.

C’est donc là, dans ce décor hostile et froid, que ma famille – mon père, ma mère, mon frère et ma sÅ“ur handicapée -, a vécu ses premières années sur le sol français métropolitain… Je ne savais rien si ce n’est le fait d’avoir un orteil cassé quand j’étais enfant ; cet orteil reste encore le stigmate de mon histoire…

Petite princesse !!!!!

J’ai contacté des associations qui n’étaient pas au courant.

Je me suis rapprochée l’équipe du Château et, ensemble, nous contactons les personnes qui ont vécu cette douloureuse période.

Elles ont pu revoir les lieux de leur enfance avec un grand moment d’émotion.

Elles évoquèrent leurs matches de foot pour les plus grands, la neige sur le parking du glacis,
l’école de Collioure, les petits réchauds pour faire la cuisine, les boîtes de conserve avec de l’alcool pour se chauffer.

Mon père devait s’acquitter chaque mois d’une somme de 10 NF par adulte et de 5 NF pour les enfants de plus de 14 ans… Somme énorme pour un logement de misère ! Surtout lorsque l’on connaît le niveau de vie de l’époque ! Il fallait que mes parents assurent notre quotidien, sans savoir comment évoluerait notre avenir. Il leur en fallu de la volonté pour ne pas céder au découragement, et attendre patiemment un logement plus décent.

Soixante années ont passé.

Le puzzle de ma mémoire s’est enfin reconstitué, et si je veux aujourd’hui témoigner de cette d’histoire qui fut la mienne – la vôtre ? -, c’est…

-Pour que ce ne soit pas qu’un passage ignoré, mais une période de l’Histoire du Château Royal dont nous faisons partis;

-Pour rendre hommage aux miens, à leur courage et que je puisse enfin tourner la page;

-Pour que le temps qui passe ne nous oublie pas !

Marie José