A Argelès-sur-Mer, la rivière La Massane est de retour. Cela faisait longtemps, plus de deux ans, qu’elle n’était pas revenue séjourner au village.

 

Il aura fallu attendre le week-end dernier et les festivités enveloppant le 700e anniversaire de la construction de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan pour que l’incroyable bénédiction venue de la voûte céleste se concrétise, que Dieu tombe goutte à goutte du firmament ! Miracle ! Même les Athées, ô grâce à Dieu en sont convaincus, oh !… Ciel, de l’eau bénite ! Ne jetons pas pour autant la pierre au hasard

 

Toujours à Argelès-sur-Mer, depuis la passerelle du collège des Albères. (Photo @P.M.)

 

Deux ans que nous les attendions, que nous les espérions, ces sacrés nuages ! Maintenant qu’ils sont là, paraissant solidement et confortablement installés au-dessus de nos têtes, s’ils pouvaient stationner chez nous, en Roussillon, toute cette semaine durant. S’il vous plait. Ce serait magique. Féérique.

Quiconque dit que le soleil apporte le bonheur n’a jamais dansé sous la pluie… et chacun(e) sait qu’il ne peut pas y avoir d’arc-en-ciel sans un peu de pluie.

Car il en aura fallu des chapelets de messes basses, avec ou sans curé, dans des dîners en ville…

Car il en aura fallu des processions ancestrales organisées à Perpignan, pieds-nus dans des lits de rivières asséchés, des cortèges revisités et relookés au goût du jour pour des défilés “croix de bois croix de fer” aux allures de gay pride. Certes, les dieux aident ceux qui agissent, mais ici en l’occurrence… Oh my god !

Car il en aura fallu des moulins à vent, des bains sans eau pour mieux se sécher…

Car il en aura fallu des prières au comptoir du Café du Commerce les jours de pleine tramontane, et de pleine lune, pour pénétrer les cieux…

Car nous en aurons vécu, entendu et subi des cascades de bêtises édictées par des hommes en gris avant d’en arriver là ! Ils ont été à deux doigts, ou plutôt à deux verres, de nous interdire de boire de l’eau-de-vie – de nous interdire de mettre un peu d’eau dans le pastis -, pour mieux enterrer notre quotidien, pour surtout nous noyer dans l’amertume en nous culpabilisant ! Véridique. Comme on vous l’écrit. Certes, chacun tire l’eau à son moulin, mais avouez qu’il y a des limites à l’absurdité, à la stupidité, à la “connerie”, non ?

Dieu (qu’importe lequel) merci, l’eau de plusieurs heures de pluie ruisselle à nouveau sur les chemins du Roussillon. Les brèves de comptoir sont de retour. L’eau, dont on ne se lasse(ra) jamais.

Et n’oublions jamais à l’avenir : “Pour avoir des dieux favorables dans l’adversité, il faut les invoquer dans la prospérité” (De Xénophon).

 

L.M.

 

(Photo @P.M.)