Une épidémie provoquée, semble-t-il, par une bactérie repérée dans un concombre importé de la péninsule ibérique, a tué plusieurs personnes en Allemagne.
Baptisé “E.coli enterohémorragique”, cette bactérie a déjà tué au moins deux personnes et en aurait contaminé près de 300 autres en Allemagne, selon un bilan de l’Institut Robert-Koch (RKI) – établissement fédéral allemand chargé du contrôle sanitaire et de la lutte contre les maladies – rapporté par une dépêche de l’AFP. Trois cas de morts suspectes étaient également enregistrés par des offices sanitaires régionaux…
Propagée notamment par la consommation de légumes crus – en l’occurrence de concombres venus d’Espagne – cette bactérie peut provoquer de simples diarrhées ou des diarrhées hémorragiques, jusqu’à des atteintes rénales sévères voire mortelles appelées “Syndrome hémolytique et urémique” (SHU).
D’autres cas suspects ont été révélés ailleurs en Europe, notamment au Royaume-Uni, dans le BéNéLux et en Suisse.
Tandis que la Russie vient d’annoncer qu’elle pourrait “interdire toute importation de légumes allemands”, les autorités allemandes affirmaient qu’elles avaient identifié trois concombres en provenance d’Espagne “comme vecteurs de transmission de la bactérie et un autre dont l’origine demeure encore inconnue”.
Toujours selon l’AFP, “depuis, une enquête est en cours en Andalousie, au sud de l’Espagne, où sont installées les deux sociétés productrices de ces légumes, à Malaga et Almeria. Mais, jusqu’ici, aucun cas de contamination n’a été détecté en Espagne. Dans le même temps, la ministre espagnole de l’Agriculture, Rosa Aguilar, est montée au créneau pour défendre son pays : Aucun indice ne prouve que la contamination des concombres ayant véhiculé la transmission d’une bactérie vienne d’Espagne, a-t-elle dit. Et d’ajouter : Le fait que l’Espagne ait été directement pointée du doigt dans cette affaire peut provoquer des dommages irréparables pour le secteur (…). Notre niveau de sécurité et de qualité est extraordinairement élevé (…)”. Selon d’autres sources, les deux sociétés espagnoles dont il est ici question, seraient spécialisées dans la production et la commercialisation de légumes labellisés “bio”.
En attendant les résultats de toutes les enquêtes en cours, et étant donné la rapidité de la propagation de l’épidémie, les autorités sanitaires allemandes déconseillent la consommation de tomates, concombres et salades crus… en provenance d’Allemagne du nord.