Comme nous l’avons dit tout dernièrement dans ces mêmes colonnes, la campagne des élections municipales vient de prendre son essor. Le maire sortant Roger FERRER ( PCF en 2014, divers-gauche le 18 mars 2018, à nouveau PCF le 19 décembre 2019), vient de distribuer son premier tract de campagne et présenter ainsi sa candidature s’il en était besoin encore. Il est vrai que certains ont pu être abusés par le : « J’y vais, je n’y vais pas ». Mais la naïveté à des règles, que la réalité n’a pas. Nous pensons surtout, qu’on ne dirige pas une commune suivant l’humeur d’un maire. Il est nécessaire d’avoir un peu plus de cohérence.

Mises à part les fioritures d’un édile sortant, se référant à sa gestion qui pour lui, bien évidemment est la meilleure, parce que la plus intelligente, la plus humaniste, la moins dépensière des deniers publics, la plus réaliste, la plus rigide, nous ne retiendrons que deux passages : « …rassembler chacune et chacun dans une même ambition. » , «… et rester fidèle aux valeurs de gauche. Vous me connaissez, je n’en ai jamais dévié. » (fin de citation)

Rassembler…

« Petit à petit, un peu devient beaucoup ». C’est un proverbe de Tanzanie. Ce peu, qui devient beaucoup, mérite bien que nous nous mettions à l’ombre pour boire frais. Autrement dit, gardons tout notre calme, notre sérénité légendaire, tout en nous exprimant le plus librement du monde.
Avoir la prétention de bien connaître le village, lorsque nous avons un âge certain identique à celui du premier magistrat encore en exercice, c’est d’avoir participé au porte-à-porte dans les années 1966-67 et récolter des fonds, pour mettre en échec la politique impérialiste US qui s’acharnait contre le peuple du Viêtnam. Et d’avoir continué toute une vie. Bien connaître le village, c’est savoir que les citoyens ont un grand cÅ“ur, mais il est vrai, ils ont la parole légère, facile, lorsqu’il est question de lutter contre l’injustice. Bien connaître le village, c’est savoir que les habitants ne sont pas en attente de fétichisme, mais bien de discours cohérents sur des orientations politiques qu’ils souhaitent voir respectées.
Alors, rassembler oui ! Mais tout le monde et pas uniquement un clan qui d’ailleurs se rétrécit comme neige au soleil. Il suffit pour s’en convaincre, de consulter les résultats des dernières élections européennes. Le PCF, qui a été et est peut-être encore, le parti de monsieur le maire sortant, a recueilli 99 suffrages sur 1600 inscrits.
Rassembler oui ! Mais en facilitant le rôle de l’opposition municipale et non pas en bridant cette dernière, en lui imposant des règles d’expression lors des réunions des conseils municipaux. Ces règles, relèvent d’un système autoritaire.
Rassembler, encore oui, à condition de ne pas mettre à l’index les opposants qui osent porter une contradiction.
Rassembler toujours oui, en demandant à tous les correspondants de presse locaux, de participer aux diverses initiatives municipales, pour qu’ils puissent au mieux, rendre compte à la population, chacun avec sa sensibilité.
Voilà quelques conditions qui autorisent à parler de rassemblement.

Les valeurs de la gauche…

Mettons-nous d’accord sur les valeurs de la gauche

 

S’il est question de celle qui ne dit mot, entre les deux tours de la dernière présidentielle, alors que le FN est largement arrivé en tête dans le village, il est certains que les anciens tombés au champ d’honneur, doivent se retourner dans leur tombe.

Ceux qui sont tombés, n’étaient pas tous de gauche. Mais souvent, c’était le cas.
S’il est question de cette gauche qui, en 2016, vote le budget de monsieur Pujol (LR) à la communauté de commune, pour s’abstenir en 2017 et recommencer en 2019, les citoyens ne peuvent avoir que des doutes. Cette « gôche » là, c’est la gauche caviar. Celle qui ne tient pas ses promesses. Celle dont plus personne ne veut. Celle dont les électeurs se sont détournés. Celle dont certains responsables vont au grès du vent, au grès de la girouette qui tourne. Souvent, disons-le, au grès de leurs petits intérêts personnels. Il en est ainsi, visiblement, dans notre village.
S’il est question de ces élus de gauche, qui ne sont pas venus renforcer, aider, les GJ dans leur détermination, comme à Estagel, alors, il est normal que les électeurs s’éloignent de cette façon de penser dont ils ne veulent plus. (Le premier magistrat n’est jamais venu à un quelconque rassemblement, assister à une quelconque réunion.)
De cette gauche-là, les braises sont en train de s’éteindre. Pourtant, il suffirait d’un souffle salvateur pour qu’elles se rallument et viennent réchauffer nos cÅ“urs. Certains politologues disent même que cette gauche n’existe plus.
Et pourtant, c’est de cela dont la population est en attente. Une gauche qui se respecte, qui respecte la parole donnée. Nous sommes toujours dans l’espérance d’actes qui prouvent que les élus sortants sont porteurs de ces idées de courage, de générosité, de justice. Porteurs de ces idées de gauche qui ont fait la notoriété d’Estagel dans le département et ailleurs.
Comme le disait Flaubert, « L’avenir nous tourmente, le passé nous retient, c’est pour cela que le présent nous échappe. »
Mais se présent nous échappera-t-il longtemps ?

Joseph JOURDA