(Communiqué)
Le Comité Laïcité République des P-O (CLR 66) communique :
–“La laïcité, ce principe constitutionnel, représente une figure originale du rapport entre l’Etat et la religion. La laïcité, la loi de 1905 séparation des églises et de l’Etat a dessaisi la religion catholique de son pouvoir normatif sur la société, sur la cité. Cette disposition prévaut pour toutes les autres religions
Un rappel s’impose concernant la laïcité dont l’étymologie précise l’unité indivisible du peuple, en grec le Laos en se fondant sur les règles qui organisent la vie commune. Pour cela trois (3) exigences indissociables lui donnent sa force à la laïcité : La liberté de conscience inflexible à la seule « liberté religieuse » ; l’égalité de droits de tous les citoyens, quelles que soient leurs convictions ou opinions spirituelles ; et l’intérêt général , du bien commun à tous, comme seule raison d’être exclusive de l’État, de la loi commune.
Pourquoi ce rappel, sur les trois (3) principes intangibles de la laïcité ?
Deux manifestations dans notre région Occitanie m’ont interpellé ces deux derniers mois, septembre et octobre 2024, durant lesquelles de sérieuses entorses à la laïcité se sont produites :
-Une à Perpignan au stade Aimé-Giral lors de la bénédiction – par Mgr Thierry Scherrer, Evêque de Perpignan, de la pelouse du stade devant 15 000 personnes, je crois pouvoir dire pas toutes croyantes – sollicitée par le président Rivière ! (sic).
-L’autre à Toulouse pour « conjurer » – par Mgr de Kérimel – la manifestation des machines géantes de la compagnie Royal de luxe où le minotaure ailé , la femme scorpion et d’autres devant se balader dans la ville de Toulouse (sic).
Quelle belle réponse que le million de personnes présentes ont infligé à Mgr de Kérimel, lui qui avait jugé le spectacle ténébreux voire diabolique. Donc il a décidé de « consacrer » la ville pour la “protéger”. La protéger de quoi ? de qui ? (sic).
Je ne m’excuserai certainement pas de dénoncer cela comme étant des agressions contre la laïcité qui plus est en 2024. Elles ont été exécutées par deux religieux : Mgr Thierry Scherrer, évêque de Perpignan/Elne (Pyrénées-Orientales) et Mgr Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse (Haute-Garonne). Là où je suis interpellé fondamentalement, c’est la complaisance des représentants de l’Etat et des maires des communes où se sont produites ces deux manifestations sportive et culturelle, sans mot dire !!! Qui ne dit mot consent, voire acquiesce. Ceci ressemble à s’y méprendre à « pas de vagues… ».
Non mes chères concitoyennes et chers concitoyens ces actes ne sont pas anodins, tant pour tous les croyants que pour les athées, agnostiques. Pour ma part, je respecte le droit de croire à tous les croyants. Donc en retour, je demande que le droit d’être athée, agnostique pour moi comme pour beaucoup d’autres soit respecté également. Là vous en conviendrez, la laïcité a été foulée aux pieds sciemment.
A vous Mgr l’évêque de Perpignan/Elne et à vous Mgr l’Archevêque de Toulouse, dois-je vous rappeler que la laïcité est un principe de droit politique. Celui-ci suppose un idéal universaliste d’organisation de la cité, donc du peuple. En rien de cela vous êtes concernés sinon oui dans vos Eglises et lieux cultuels.
Victor Hugo a bien dit lui le laïque croyant, je le cite : « je veux l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque ». Et lors de son discours du 14 janvier 1850 prononcé à l’Assemblée Nationale je cite l’extrait suivant très parlant : « L’Eglise chez elle et l’Etat chez lui ». Vous aviez le droit et le devoir de refuser la bénédiction du stade Aimé Giral de Perpignan tout comme de vous abstenir de consacrer la ville de Toulouse ! Vous auriez pu le faire et le dire dans les églises, lieux propices à ce genre de manifestations religieuses.
La laïcité au-delà qu’elle est devenue un objet de controverses entre ceux qui l’adjectivent, la combattent, voire veulent la « tuer » ne peut et ne doit souffrir de remise en cause directe et/ou indirecte, par des paroles voire des actes pas du tout anodins, ni sibyllins, de la part de qui ce soit.
La laïcité, nous devons la protéger plus que jamais. C’est notre vivre ensemble qui est en question fondamentalement. Ne laissons, ne laissez quiconque minimiser, maltraiter, détourner la laïcité.
Notre République indivisible, sociale, démocratique et laïque vit aussi avec et grâce à la devise : “Liberté, Egalité, Fraternoité”.
*Elie Puigmal, président du CLR66