(Vu sur la Toile)

 

En Espagne, des chercheurs recrutent 10 000 personnes pour boire du vin tous les jours pendant quatre ans
(Article de Clara Griveau • Rédaction journal Le Figaro)

 

Le Figaro.- Depuis des années, le lien entre consommation de vin et santé fait débat, au point d’entendre tout et son contraire : un jour, le moindre verre serait fatal, alors que l’on peut aussi entendre que boire un verre de vin par jour réduirait le risque de maladies cardiaques. Pour trancher, l’université de Navarre, en Espagne, lance UNATI (University of Navarra Alumni Trialist Initiative), une étude qui entend suivre pendant quatre ans deux groupes distincts : l’un totalement abstinent, l’autre consommant du vin de manière modérée, selon des recommandations nutritionnelles précises.

Financée à hauteur de 2,4 millions d’euros par le Conseil européen de la recherche, l’étude ne dépend d’aucun acteur de l’industrie de l’alcool, ce qui garantit une objectivité totale dans l’analyse des résultats. Dirigée par le professeur Miguel Ángel Martínez-González, spécialiste de renommée mondiale dans les domaines de la prévention et de la nutrition, l’étude a pour but de vérifier si le vin rouge présente une éventuelle protection contre les maladies du cœur.

Les chercheurs analyseront également si la consommation modérée d’alcool augmente le risque de développer certains cancers, un point régulièrement soulevé dans les études. Sans oublier d’analyser les effets potentiels d’une consommation modérée sur le bien-être psychologique, la qualité du sommeil et les maladies chroniques.

 

 

Une consommation modérée et encadrée

 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette expérience ne consiste pas à boire librement sans suivi. Chaque participant s’engage à suivre un protocole précis, conçu par une équipe de médecins, nutritionnistes et chercheurs. Le but recherché est de comparer les effets d’une abstinence totale avec ceux d’une consommation modérée dans le cadre d’un régime méditerranéen, reconnu pour ses effets positifs sur la santé cardiovasculaire.

Le programme prévoit plusieurs étapes : deux questionnaires approfondis (au début et à la fin de l’étude), des bilans réguliers portant sur le poids, les marqueurs de santé, l’état psychologique et la qualité de vie, un suivi médical tous les trois mois, effectué en ligne dans la majorité des cas, et des réunions virtuelles avec les autres participants.

Pour mener à bien cette expérience, les chercheurs ont besoin de 10 000 participants. À ce jour, plus de 4 000 personnes ont déjà répondu présent, mais il en manque 6 000 avant juin 2025. Le profil recherché ? Des personnes habitant en Espagne, déjà consommatrices d’alcool (au moins trois boissons par semaine), âgées de 50 à 70 ans pour les hommes et de 55 à 75 ans pour les femmes. Pour participer, il suffit de remplir un formulaire disponible en ligne via le site officiel du projet. Les candidats doivent s’engager à respecter les critères d’âge et de consommation, et à suivre les recommandations pendant toute la durée de l’étude.

(Source : journal Le Figaro)